Pas plus tard qu’à la fin de l’année dernière, les analystes pensaient que les actions des marchés émergents bénéficieraient du règlement des différends commerciaux et de l’impulsion de la politique monétaire chinoise et qu’elles connaîtraient une forte hausse. Les actions européennes, quant à elles, devraient avoir bénéficié de meilleures lectures du Brexit et des espoirs d’une politique économique « verte ».
Le coronavirus apporte de nouveaux cas en termes d’activité économique
Comme d’habitude, cette pandémie a un impact sur son offre globale. Il est donc difficile de traiter ses effets à l’aide des outils macroéconomiques standard. La pandémie de COVID-19 provoquera cette année une récession de l’économie mondiale qui pourrait être pire que la crise financière de 2008 et 2009. Les marchés financiers tiennent désormais compte de la probabilité que le virus continue d’avoir des répercussions économiques au-delà du premier trimestre de 2020. Nous verrons également apparaître dans d’autres pays des foyers d’infection locaux similaires à ceux de l’Italie et de l’Espagne, qui perturberont temporairement les relations économiques. Dans le même temps, les négociations sur le Brexit devront être reportées à cause du coronavirus, ce qui nuira également à l’économie d’une manière ou d’une autre.
Le virus a d’abord frappé la Chine, qui, dans l’économie mondiale, est l’équivalent des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans le secteur manufacturier. Les fabricants du monde entier s’appuient sur des composants et des pièces fabriqués en Chine. Aujourd’hui, l’épidémie dans ce pays semble s’atténuer, mais la production chinoise n’a pas encore retrouvé son niveau antérieur. Le virus a également touché d’autres pays asiatiques (Japon, Corée, Singapour) qui sont étroitement impliqués dans les chaînes de production mondiales. Ces derniers jours, le nombre de personnes nouvellement infectées aux États-Unis a augmenté de manière significative, et l’Allemagne et la France présentent des tendances similaires. Nous ne parlons donc plus seulement du problème de la Chine. L’Italie et l’Espagne en particulier, ainsi que d’autres pays européens, se mettent en avant.
La Banque centrale européenne nous aidera
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que si la pandémie se limitait à la Chine et à quelques autres pays, la croissance du produit mondial chuterait d’environ 0,5 % cette année. Mais si la pandémie se propage dans tout l’hémisphère nord, l’impact pourrait atteindre 1,5 %, dont la majeure partie ira à l’offre globale.
« Le Conseil des gouverneurs fera tout ce qui est nécessaire dans le cadre de son mandat. Si nécessaire, le programme d’achat peut être encore augmenté. Nous sommes prêts à assouplir certaines des restrictions sur les achats d’obligations, ce qui devrait aider des pays comme l’Italie où ces rendements ont connu une forte hausse en raison de la propagation du nouveau virus. »
– Banque centrale européenne
Les restrictions les plus importantes ont naturellement été adoptées à Rome, où le nombre de victimes de la maladie a jusqu’à présent été plus important chaque jour que la veille. Les écoles, les institutions et tous les commerces sont fermés, à l’exception des épiceries, des pharmacies et de certaines drogueries. D’autres pays européens ont progressivement introduit des mesures similaires. Il en va de même pour l’interdiction de voyager de l’espace Schengen vers les États-Unis d’Amérique. Les taux de mortalité suggèrent également que l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni comptent beaucoup plus de cas qu’ils n’ont pu en confirmer et en signaler.
L’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni ont jusqu’à présent enregistré des taux de mortalité beaucoup plus élevés, ce qui peut être dû à des tests inadéquats. En même temps, elle peut refléter une combinaison de systèmes de soins de santé surchargés et de sous-déclaration des cas.
Le rôle de la politique budgétaire sera de stimuler la demande, comme Hong Kong le fait déjà avec des injections financières directes. La politique monétaire, quant à elle, doit chercher à éviter de rendre les conditions financières plus difficiles pour les entreprises. Une réaction tardive des banques centrales pourrait accroître le risque de déflation, une question très sensible, notamment dans le monde en développement.